Acouphènes
L’acouphène, ce bruit venu de l’intérieur
Plusieurs croient que l’acouphène est une maladie grave et incurable. Règle générale, il s’agit plutôt d’un phénomène tout à fait naturel dont on peut s’accommoder et qu’il est possible d’atténuer. Près d’une personne sur trois, à un moment ou l’autre de sa vie, éprouvera un acouphène. Ce bruit, provenant de l’intérieur du corps, fait partie du fonctionnement de la machine humaine. Il trouve généralement sa source de l’intérieur même de l’oreille, ou encore de structures qui entourent l’oreille, tels les vaisseaux sanguins dans le cou.
Dans la plupart des cas, cela ne dérange pas les gens et ils ne s’en préoccupent pas outre mesure. L’acouphène vient, puis repart; c’est une situation absolument normale. Ainsi, dans une chambre complètement insonorisée, tout le monde entend quelque chose, mais le cerveau filtre ces bruits, les gère. Comme on peut voir sans regarder, on peut entendre sans écouter.
Cependant, lorsque le cerveau, pour une raison ou une autre, se concentre sur l’acouphène, il peut devenir très agaçant pour la personne. Dans de très rares cas, ces bruits deviennent gênants: moins d’une personne sur 200 devient obsédée par un acouphène, peut-être à cause de facteurs comme le stress. Elle focalise alors sur ce bruit et s’en inquiète. Certains sites Web personnels contribuent d’ailleurs à entretenir, sinon à développer cette anxiété, car, souvent, ils ont été mis sur pied par des patients extrêmement affectés, dont l’expérience malheureuse reste, heureusement, exceptionnelle.
Un symptôme plutôt qu’une maladie
Sensation probablement normale, l’acouphène n’est d’ailleurs pas une maladie, mais un symptôme. Il s’avère néanmoins impératif de consulter un médecin afin qu’il pose un diagnostic, question de s’assurer que l’acouphène n’annonce rien de grave. Ces sons incongrus peuvent découler d’un problème d’oreille (moyenne ou interne) ou d’autres parties du cerveau. Un bourdonnement unilatéral peut aussi être la conséquence d’un neurinome de l’acoustique, c’est-à-dire d’un kyste bénin sur le nerf auditif. Rarissime, ce dernier est détecté à l’aide d’un audiogramme et grâce à des tests d’imagerie par résonance magnétique.
Peu de patients consultent un professionnel de la santé spécifiquement pour un acouphène. Ceux-là sont souvent très incommodés. Par contre, si l’on pose la question à ceux qui consultent pour une hypoacousie, ils admettent qu’ils ont des acouphènes, mais affirment que cela ne les ennuie pas tellement. L’acouphène touche communément les malentendants et, plus rarement, des gens qui n’ont rien de particulier, chez qui cela se produit de façon spontanée.
On pense que tout ce qui endommage l’oreille (bruit industriel, musique très forte d’un concert rock, etc.) pourrait causer un acouphène. À ce titre, la prévention revêt la plus grande importance. Par ailleurs, on sait, depuis un certain temps déjà, que de très fortes doses d’aspirine < absorbées par un arthritique, par exemple > peuvent provoquer ou aggraver des acouphènes.
Aux personnes aux prises avec des acouphènes et incapables de s’y habituer, les médecins proposent deux avenues thérapeutiques. D’une part, des médicaments, des antidépresseurs et des antiépileptiques, peuvent être prescrits. Leur efficacité dans le traitement des acouphènes a été démontrée dans plusieurs études. Ils aident en effet le système nerveux central à mieux filtrer ces bruits.
D’autre part, un traitement instrumental peut être envisagé, dépendant de l’audition. Si la personne n’entend pas bien, on lui donne une prothèse auditive, lui permettant de mieux entendre et couvrant les bruits de l’acouphène. Si la personne a une audition normale, on lui met dans l’oreille un générateur de bruits, un petit appareil ressemblant à une prothèse et produisant un bruit doux. Ce bruit de fond masque le bruit de l’acouphène; il peut même être réglé à sa fréquence.
Après plusieurs mois de ces traitements, une amélioration est observable: le patient devient de moins en moins conscient de l’acouphène.
Une routine très simple peut aussi aider à mieux vivre avec un acouphène: utiliser un radio-réveil au moment de se coucher. Comme c’est dans le silence que l’on remarque l’acouphène, un peu de musique empêchera de l’entendre et permettra de s’endormir, bercé par un air tranquille.
Parfois, l’acouphène est récurrent. En revanche, des études révèlent que pour 85% des personnes, cela ne les importune plus vraiment après un certain temps.
Quoi qu’il en soit, le pronostic à long terme est excellent. De nombreux groupes d’aide sont là pour ceux qui ont besoin de soutien. En outre, beaucoup de chercheurs étudient les acouphènes. L’avenir est donc très prometteur quant aux traitements.
Maux d’oreilles
Les maux d’oreilles : à prendre au sérieux
Très fréquents chez l’enfant, les maux d’oreilles peuvent aussi affecter les adultes. S’ils sont souvent symptômes d’une infection, les maux d’oreilles peuvent également se manifester dans d’autres pathologies. Pour éviter les dommages que pourraient causer une auto-médication inappropriée et les complications entraînées par des traitements d’efficacité douteuse, la consultation chez un médecin s’avère la meilleure conduite. De plus, elle permet de s’assurer que rien de dangereux n’est à l’origine de la douleur.
Les maux d’oreilles peuvent provenir de l’oreille même ou y être référées, c’est-à-dire dériver de maladies ne touchant pas l’oreille. Les douleurs provenant de l’oreille peuvent être d’origine traumatique, inflammatoire, tumorale, névralgique ou infectieuse. Ce dernier point sera traité en détail plus loin.
Souvent évidentes, les douleurs d’origine traumatique, secondaire à un coup direct, peuvent s’accompagner d’un hématome (accumulation de sang sous la peau) ou d’une fracture. Par ailleurs, un corps étranger introduit dans le conduit de l’oreille peut le blesser le tympan, les osselets ou même l’oreille interne. Une pression prolongée sur le pavillon peut aussi provoquer une douleur à l’oreille.
Des brûlures, qu’elles soient solaires ou chimiques (caustiques), provoquent des inflammations douloureuses. Certaines maladies systémiques (la goutte, par exemple) ou la périchondrite (inflammation de l’enveloppe d’un cartilage) peuvent atteindre l’oreille. Celle-ci peut être le siège d’une tumeur, bénigne ou maligne. Dans ce cas, la douleur sera progressive et soutenue. Une tumeur d’une autre région de la sphère ORL (la gorge par exemple) peut donner des douleurs à l’oreille.
Plusieurs nerfs peuvent causer des douleurs très aiguës. Par ailleurs, il est fréquent qu’un dysfonctionnement de l’articulation de la mâchoire entraîne des maux d’oreilles.
Douleurs d’origine infectieuse
Se manifestant par des symptômes différents, deux types d’otites peuvent survenir : l’otite externe ou otite du baigneur et l’otite moyenne. Il n’existe pas à proprement parler d’otite interne, car lorsque la partie interne de l’oreille s’infecte, il s’agit généralement d’une labyrinthite, qui affecte plutôt l’équilibre.
L’otite externe
Infection localisée à la peau du conduit auditif externe et parfois du pavillon, l’otite externe survient suite à une inflammation et non après un rhume ou une grippe, et n’est donc pas associée à une détérioration de l’état général. On parle d’otite du baigneur parce que l’humidité successive à plusieurs baignades est propice à l’infection. En effet, si l’oreille n’est pas bien asséchée, les canaux sécrétant le cérumen se bouchent et les bactéries s’y accumulent. L’introduction de corps étrangers dans l’oreille, comme des cotons-tiges constitue également un facteur de risque, car cela peut traumatiser la peau très fragile du conduit.
Moins de 24 heures après le début de l’infection, la douleur s’installe et augmente progressivement. Le fait de bouger le pavillon de l’oreille l’amplifie. Si l’on ne traite pas l’otite externe assez rapidement, s’ajoute un écoulement épais, coloré et nauséabond. Celui-ci peut remplir et éventuellement boucher le conduit auditif, diminuant ainsi le niveau de l’audition. Chez des gens qui ne consulteraient pas ou qui sont immunodéprimés par une maladie chronique comme le diabète, l’infection pourrait s’étendre plus loin dans le pavillon de l’oreille ou au visage et donner une cellulite.
Toutefois, la guérison prend normalement moins d’une semaine lorsque l’infection est soignée avec des gouttes anti-inflammatoires et antibiotiques prescrites par un médecin. Quant aux gouttes vendues sans ordonnance, elles sont moins efficaces; le médicament étant moins concentré. Elles peuvent cependant être néfastes si la douleur n’est pas due à une otite externe. Des gouttes dans une oreille normale peuvent tuer les bonnes bactéries et causer des infections à champignons. Elles peuvent également être toxiques pour l’oreille interne et causer des dégâts irréversibles chez quelqu’un qui aurait une perforation du tympan.
L’otite moyenne
Infection bactérienne aiguë avec accumulation de pus de la région située entre le tympan et l’oreille interne, l’otite moyenne est la plupart du temps une complication d’un rhume banal. C’est d’ailleurs la maladie infectieuse pour laquelle les enfants reçoivent le plus souvent des antibiotiques. Pour parvenir à l’oreille moyenne, les bactéries passent par la trompe d’eustache, une petite communication dans le naso-pharynx. Ce passage est plus facile chez l’enfant, parce que la trompe d’eustache est plus grandement ouverte et son orientation est horizontale plutôt qu’oblique. De 75% à 80% des enfants vivent au moins un épisode d’otite entre l’âge d’un et de six ans.
Toutes les maladies desquelles découlent des problèmes du mucus ou des cils vibratiles (comme la fibrose kystique), les allergies, ainsi que les masses dans le naso-pharynx, prédisposent aux otites. Certains environnements (particulièrement enfumés ou envahis par la poussière ou la sciure de bois, par exemples) peuvent aussi constituer des facteurs de risques. Enfin, les enfants en garderies sont davantage sujets aux otites en raison du nombre élevés de contacts avec d’autres personnes.
Un enfant atteint d’une otite moyenne peut être irritable ou incapable de dormir, parce que la pression dans l’oreille augmente à l’horizontale. Un adulte se plaint plutôt de surdité, car l’otite moyenne diminue généralement l’audition d’environ 30 décibels.
Lors d’un examen physique, le médecin constate d’abord que l’oreille externe est normale, mais que le tympan est rouge et bombé, généralement à cause des sécrétions. Le médecin peut également procéder à une pneumo-otoscopie, c’est-à-dire vérifier la mobilité du tympan avec un otoscope, en mettant un peu de pression à l’aide d’une poire. Un tympanomètre, un petit appareil automatique, peut aussi mesurer le mouvement du tympan, qui sera diminué.
Afin d’accélérer la résolution des symptômes et de prévenir les complications, on traite souvent les otites moyennes aiguës avec des antibiotiques. Trois bactéries sont principalement responsables de ces infections : le streptocoque pneumonique (30% des cas), l’hemofillus influenzae (20% des cas) et le moxarella catarrhalis (10% des cas). Il n’est donc pas impossible qu’un deuxième antibiotique différent soit nécessaire. Le médecin essaie d’abord de traiter avec un antibiotique de première ligne pour éviter les résistances. Les effets secondaires les plus fréquents sont des troubles digestifs, comme la diarrhée.
Les autres traitements
À ce jour, l’efficacité des thérapies alternatives n’ont pas été démontrées scientifiquement. Des gens se sont même brûlés avec des bougies auriculaires. Quant à la chiropractie, les théories selon lesquelles elle pourrait diminuer l’incidence des otites sont farfelues. Certains chiropraticiens prétendent qu’en faisant des manipulations au niveau des vertèbres cervicales, ils arrivent à améliorer la fonction des trompes d’eustache. Or, celles-ci fonctionnent parce qu’elles se ferment chaque fois qu’on avale et sont innervées par des nerfs qui viennent directement du crâne et non du cou.
S’il n’y a pas de traitement ou si le traitement de l’otite moyenne s’avère inefficace, des complications peuvent survenir, comme une perforation du tympan. Celle-ci se résout généralement d’elle-même et ne laisse pas de séquelles, hormis une petite cicatrice. Par contre, il arrive qu’un petit trou subsiste. On entend alors moins bien et l’oreille n’est plus étanche à l’eau, donc davantage vulnérable aux infections répétées.
Dans certains cas, les osselets se brisent et rendent l’audition mauvaise. Une opération s’impose alors pour réparer les dommages. Plus rare, l’extension de l’infection vers d’autres structures peut se révéler plus sérieuse : mastoïdite, labyrinthite bactérienne (de laquelle résulte une oreille morte), abcès cérébral, méningite ou encore paralysie faciale. À long terme, des tumeurs de peau peuvent se développer et détruire l’oreille moyenne et l’oreille interne.
L’otite silencieuse
L’otite séreuse touche surtout les enfants et ne présente pas de symptôme sinon une baisse de l’audition, à cause du liquide derrière le tympan. Bien qu’il soit stérile, ce liquide peut devenir plus épais après un certain temps (autour de trois mois) ou être foyer d’infection. Il peut être la conséquence d’infection bactérienne, d’allergies, d’un mauvais fonctionnement de la trompe d’eustache, d’une hypertrophie des végétations, voire d’anomalies de la fonction des cils vibratiles.
Quand le liquide reste dans l’oreille, l’oto-rhino-laryngologiste peut décider d’installer des tubes transtympaniques, qui seront parfois accompagnés d’une chirurgie complémentaire comme une adénoïdectomie. Ces tubes servent à ventiler l’oreille, remplaçant temporairement la fonction de la trompe d’eustache.
Les tubes mesurent environ 2 par 3 millimètres. Le plus souvent, ils seront spontanément expulsés après une période de 6 mois à 2 ans. Il existe aussi des tubes qui peuvent rester en place plusieurs années et d’autres qu’on insère sous la peau.
Otite
Qu’est-ce que l’otite ?
L’otite moyenne représente l’un des problèmes médicaux les plus courants chez les enfants. Deux enfants sur trois développeront une otite avant l’âge de trois ans. L’otite est causée par une bactérie ou un virus qui pénètre dans le nez ou la gorge et va infecter l’oreille moyenne en passant par la trompe d’Eustache. On estime que 85% des cas sont provoqués par des bactéries alors que 15% sont dus à des virus.
Aujourd’hui, plus d’enfants développent des otites qu’auparavant à cause, notamment, du style de vie moderne. Il n’est pas rare que les deux parents travaillent et que l’enfant se retrouve très tôt à la garderie. Or, le contact avec les autres enfants favorise la transmission des maladies en général et de l’otite en particulier.
À cela s’ajoute le fait que la structure de l’oreille de l’enfant n’est pas encore pleinement développée. Entre autres, la trompe d’Eustache ne fonctionne pas encore adéquatement. La trompe d’Eustache est un tube qui relie l’oreille moyenne à la gorge et a comme principale fonction d’ajuster, en s’ouvrant ou en se fermant, la pression de l’air dans l’oreille moyenne. Diverses maladies comme la grippe ou les infections au sinus et à la gorge peuvent provoquer une inflammation de la trompe d’Eustache et entraîner l’infection bactérienne de l’oreille moyenne. C’est pour cette raison que les otites apparaissent souvent au cours des mois d’hiver.
Les symptômes
L’infection provoque l’inflammation de l’oreille moyenne, c’est ce que les médecins appellent une otite (oto-oreille et ite-inflammation). Une fois l’oreille infectée, du pus s’accumule derrière le tympan et cela entraîne des douleurs dans l’oreille et la perte de l’audition. Les enfants peuvent alors devenir irritables, avoir tendance à se toucher souvent l’oreille, avoir de la difficulté à manger et à dormir, faire de la fièvre et présenter des symptômes qui s’apparentent à la grippe (nez bouché, difficulté respiratoire, toux).
Dans le cas d’une infection sévère, le tympan peut se perforer et du liquide peut s’écouler de l’oreille. Mais plus souvent, l’inflammation de la trompe d’Eustache empêche le pus de s’échapper de l’oreille. Le liquide s’accumule alors dans l’oreille moyenne et peut entraîner des otites à répétition qui nécessiteront parfois une intervention chirurgicale.
La durée de l’inflammation varie considérablement d’un enfant à l’autre. Une otite peut disparaître au bout de 48 heures, même sans traitement, ou durer quelques semaines, selon que l’enfant réponde bien ou mal au traitement.
Le traitement
De manière générale, le traitement de l’otite se fera au moyen d’antibiotiques comme la pénicilline. Il est vrai qu’entre 80 et 90% des otites guérissent seules. Pourquoi alors donner des antibiotiques à tous les enfants qui développent une otite? Les données actuelles de la science ne permettent pas aux médecins de cibler les cas qui pourraient guérir sans l’aide des antibiotiques. Et les spécialistes s’entendent pour ne pas prendre de chances avec les otites, les complications étant parfois très graves (perforation du tympan, perte d’audition, paralysie faciale, etc.) Dans certains cas, une otite non traitée peut dégénérer en méningite 48 heures après l’infection.
Avant l’introduction des antibiotiques, un enfant sur cinq (20%) ayant une otite développait ce genre de complications. Grâce aux antibiotiques il est maintenant rare qu’un enfant développe des complications. Les antibiotiques sont donc efficaces pour combattre l’infection et réduire les risques de complications. Mais il est important de bien suivre la prescription du médecin et de donner aux enfants le traitement en entier. Les parents ont souvent la tentation de mettre un terme au traitement lorsque les symptômes disparaissent. Or, il faut savoir que les bactéries peuvent demeurer actives durant plusieurs jours après le début de la médication.
Certains enfants, comme on l’a dit, développent des otites à répétition. Dans ces cas, il est possible que le médecin propose l’installation d’un tube trans-tympanique. Ce tube aérateur peut aussi être proposé aux enfants qui ont une accumulation de liquide derrière le tympan depuis plus de trois mois. Le médecin ne prend pas cette décision à la légère. Avant de procéder à l’installation d’un tel tube, il tiendra compte de divers facteurs comme le retard de langage chez l’enfant, la persistance de liquide à l’intérieur de l’oreille moyenne ou les récidives d’otite. Ce tube préviendra l’accumulation de liquide et rétablira la pression de l’air dans l’oreille moyenne.
Et la médecine naturelle ?
Certains parents hésitent à donner des antibiotiques à leurs enfants. Ils préfèrent avoir recours aux produits naturels, à la chiropractie ou encore à d’autres médecines dites alternatives. Pourtant, rien aujourd’hui ne permet d’affirmer que ces traitements sont efficaces considérant que 80% à 90% des otites guérissent d’elles-mêmes. Or, les approches naturelles ne peuvent prévenir les complications qui surviennent dans certains cas et c’est pourquoi il est nécessaire de recourir aux antibiotiques.
Quoi faire à la maison ?
L’infection de l’oreille moyenne peut provoquer des douleurs très vives chez l’enfant. Cette douleur se poursuit durant plusieurs heures suivant l’infection. Malheureusement, les antibiotiques n’ont pas pour effet de diminuer la douleur. Pour ce faire, il est recommandé de donner aux enfants des analgésiques (Tylénol, Tempra, etc.). Consultez votre médecin le plus rapidement possible. L’enfant qui a mal aux oreilles n’a pas nécessairement une otite. La douleur peut être provoquée par l’éruption dentaire, une pharyngite ou une amygdalite.
Peut-on faire de la prévention ?
Certains gestes simples peuvent aider à diminuer les risques d’infection de l’oreille chez les jeunes enfants. Pour réduire les risques de contagion, il est recommandé, entre autres, de choisir une petite garderie (six enfants et moins), de maintenir l’air de la maison propre et sain (la fumée affecte les voies respiratoires des enfants) et d’éviter de donner le biberon lorsque l’enfant est couché (le lait ou le jus peut remonter jusque dans l’oreille et favoriser l’infection).
Otoplastie
La protubérance des oreilles
Pour un enfant, avoir les oreilles «décollées» ou en «portes de grange» signifie souvent être ridiculisé, abaissé, rejeté, et peut entraîner une perte de l’estime de soi. Cette malformation des oreilles, bien qu’elle n’entraîne aucune complication d’ordre médical, peut avoir des effets négatifs sur le développement psychologique des enfants. Affublés d’oreilles trop proéminentes, ils font bien souvent l’objet de railleries et de sarcasmes, particulièrement de la part des autres enfants qui fréquentent la garderie ou l’école.
Ce problème peut facilement être corrigé par une intervention chirurgicale mineure. Dans 85% des cas, la proéminence de l’oreille est due à une malformation congénitale qui fait en sorte que la courbure du pavillon de l’oreille ne se replie pas vers l’arrière, ce qui donne l’impression que l’oreille est «décollée» du crâne. Ce problème peut s’accompagner d’une hypertrophie ou d’une croissance excessive de la conque de l’oreille. La conque est la cavité de l’oreille externe qui mène au conduit auditif. Mais dans ces deux cas, l’intervention chirurgicale demeure bénigne.
L’intervention se fait habituellement à l’hôpital ou parfois à la clinique médicale du médecin. L’opération dure environ une vingtaine de minutes par oreille et se fait sous anesthésie générale ou locale, selon l’âge de l’enfant ou d’autres indications médicales. Il faut discuter du choix de l’anesthésie avec votre médecin.
La procédure chirurgicale consiste à reformer cette courbure manquante et à ramener la conque plus proche au crâne. Après une incision de la peau derrière le pavillon de l’oreille, le chirurgien fera de petites incisions (hachurer) sur la surface externe du cartilage de l’oreille de manière à briser la couche élastique. Ce faisant, l’oreille se recourbe naturellement de l’autre côté ou vers le crâne et prend une forme plus normale. Des sutures sur le cartilage peuvent être utilisées par certains chirurgiens pour renforcer ou pour remplacer les incisions du cartilage. Dans le cas d’hypertrophie de la conque, le chirurgien enlève une partie du cartilage ou fait des sutures pour corriger cette imperfection.
Après cette intervention, le médecin placera un bandage légèrement compressif sur la tête de l’enfant pour éviter que des hématomes, qui sont des accumulations de sang dans les tissus, ne se développent. Les hématomes constituent le principal risque dans ce genre d’opération. Ce bandage devra être gardé en place durant trois à cinq jours. Par la suite, il est recommandé que l’enfant continue de porter un bandeau élastique pour le confort et pour éviter que l’oreille plie durant le sommeil.
La période après la chirurgie est peu douloureuse. L’enfant peut ressentir des douleurs légères durant la première journée suivant l’intervention. C’est normal. Ces douleurs sont facilement contrôlables par l’administration de Tempra ou de Tylenol et disparaissent après quelques jours.
Les risques associés à l’opération sont minimes lorsque la procédure est réalisée par un médecin compétent. Au Québec, les oto-rhino-laryngologistes (ORL) réalisent ce type d’intervention.
En général, les médecins attendent que l’enfant ait cinq ans avant de procéder à la correction de ses oreilles. À cet âge, le développement de l’oreille est terminé à plus de 90%. De plus, c’est l’âge où l’enfant est à la veille d’entreprendre l’école où sa vie sociale s’épanouira. Les enfants qui veulent changer d’apparence coopèrent mieux avec les professionnels de la santé et sont souvent plus satisfaits des résultats.
Certains parents hésitent à consulter un ORL pour ce problème de proéminence de l’oreille. Plusieurs croient encore que l’oreille va se replacer toute seule à l’adolescence ou plus tard. Ce n’est jamais le cas. Une intervention toute simple peut éviter bien des souffrances psychologiques aux enfants affublés d’oreilles «décollées». Cette opération se pratique également chez les adultes.
Surdité chez l’enfant
La déficience auditive permanente chez l’enfant est une anomalie relativement fréquente, atteignant une naissance sur 1000 à un degré de déficience supérieur à 40 décibels dans la meilleure oreille. Chez les nouveau-nés présentant des facteurs de risques tels la prématurité ou la jaunisse, la surdité peut atteindre 10 cas pour 1 000 naissances.
La perte auditive se calcule en nombre de décibels (dB). Le Bureau International d’Audio-Phonologie (BIAP) a défini des critères de classification afin de déterminer le degré de sévérité de la surdité. Ainsi, une perte de 0 à 20 dB caractérise une audition normale. Entre 20 à 40 dB de perte, il est question de surdité légère qui affecte la compréhension d’une conversation courante.
De 40 à 70 dB de perte, la déficience est moyenne et on parle alors d’un enfant demi-sourd qui ne perçoit la parole qu’à fort volume. La surdité sévère correspond à une perte située entre 70 et 90 décibels. L’amplification des sons est insuffisante et au-delà de 90 dB, l’enfant est profondément sourd et n’a aucune perception de la voix et aucune idée de la parole (Le bruit d’un marteau piqueur représente 100 dB!).
Principales causes de surdité chez l’enfant
Chez l’enfant, l’origine de la surdité se divise en deux principales catégories : la surdité congénitale (présente à la naissance) et la surdité acquise (après la naissance). Pour le premier type, l’existence d’un lien génétique transmissible explique souvent la surdité. Ce lien peut sauter plusieurs générations et ainsi, beaucoup de familles ignorent la présence d’un tel gène dans leurs antécédents. L’absence de sourds dans la parenté immédiate ne doit donc pas faire éliminer le diagnostic de surdité héréditaire.
Un enfant qui vient au monde avec une surdité congénitale naît avec une perte auditive qui va persister toute sa vie. En plus des causes génétiques, ce type de surdité peut avoir été provoqué par une infection durant la grossesse puisque certains virus peuvent être responsables de l’atteinte de l’oreille interne lors des trois premiers mois de grossesse. L’infection maternelle à cytomégalovirus (CMV) est la cause d’environ 6 à 30% des surdités congénitales. La surdité liée à l’infection congénitale à CMV peut apparaître jusqu’à cinq années après la naissance. Les infections à la rougeole, la varicelle, les oreillons et à l’hépatite virale sont d’autres causes infectieuses possibles mais moins fréquentes. La surdité peut aussi être attribuable à des complications présentes à la naissance tels un poids de moins de 1500 grammes, la prématurité, les maladies neurologiques, et les syndromes génétiques. De plus des infections telles la méningite, l’encéphalite et les oreillons pourraient causer la surdité.
Dans le cas d’un diagnostic de surdité congénitale, il importe de procéder à une étude génétique des parents. L’expertise réalisée permettra de prédire l’évolution de la surdité et de déterminer le risque d’avoir un autre enfant sourd et d’identifier certains syndromes associés avec d’autres problèmes que l’enfant pourrait développer dans le futur. Par exemple le syndrome de Usher (caractérisé par l’association d’une surdité à une rétinite pigmentaire) peut mener à des problèmes de vision.
La surdité acquise est souvent curable par des moyens médicaux ou chirurgicaux. C’est la conséquence d’une affection de l’oreille moyenne, le plus fréquemment suite à une otite moyenne avec effusion. La pathologie du tympan, des osselets et de la trompe d’Eustache en représentent d’autres causes fréquentes. Ce type de surdité peut aussi être développé suite à certaines infections (méningite), un traumatisme crânien ou la toxicité causée par les médicaments.
Comment détecter un début de surdité chez l’enfant?
Les moyens de dépister un trouble auditif chez l’enfant diffèrent en fonction de l’âge. Un bébé doit se tourner vers une source de bruit très forte et l’absence de réactions à la voix ou aux bruits environnants peut s’avérer un signe de surdité. Le médecin qui fait un examen médical à un nourrisson, observera les réflexes de celui-ci à différents stimuli. Les réactions de l’enfant passeront du clignement des yeux, à un arrêt des mouvements, une déviation de la tête, des sursauts ou des pleurs. Plus tard, à l’âge préscolaire, l’absence ou le retard du langage peuvent être causés par la surdité. Plus le problème est sévère, plus le retard est évident et précoce: absence des premiers mots après 17 mois, un enfant d’un an qui ne répond pas à son nom, un enfant qui demeure inattentif et qui ne réagit pas aux bruits causés par des sons produits hors de son champ visuel.
Lorsque la surdité n’est pas diagnostiquée ou lorsqu’elle se manifeste plus tardivement, il importe de préciser qu’à tout âge un enfant qui parle fort ou augmente le volume de la télévision pourrait souffrir d’une surdité. De plus, pour l’enfant qui développe des otites à répétition, un examen ORL s’impose afin de dépister une otite séreuse chronique qui pourrait mener à une perte de l’audition.
Heureusement, le diagnostic peut être posé très rapidement et dès la naissance avec un test simple appelé les oto-émissions acoustiques, un test non invasif, rapide et fiable, qui peut s’effectuer dès la naissance. Ce test est excellent pour le dépistage de la surdité précoce. Certains hôpitaux québécois procèdent, depuis quelques années, au dépistage auditif de tout bébé né dans leur établissement. Ce programme de dépistage auditif universel sera déployé à travers la province dans les prochaines années. Ainsi dans le futur, tout bébé né au Québec bénéficiera du dépistage à sa naissance. Si les oto-émissions acoustiques sont présentes, on conclut à une audition normale ou une surdité légère. Si elles sont absentes, la surdité est supérieure à 30dB. Un autre test supérieur à l’oto-émissions acoustiques est celui des potentiels évoqués auditifs. Ce test permet de mieux clarifier l’origine de la surdité mais requiert plus de temps. Les deux types de tests donnent de bons résultats lorsque les protocoles prescrits sont suivis. Il demeure tout de même important de maintenir un bon suivi, même si les résultats sont négatifs, puisque certaines surdités, telles l’infection congénitale au CMV ou une atteinte génétique, ne se manifestent pas tout de suite.
La surdité évolue lentement. Néanmoins, sans dépistage systématique ou si la surdité est diagnostiquée tardivement, la rééducation sera plus longue et s’accompagnera de problèmes de langage, de difficultés scolaires ou d’intégration sociale supplémentaires. Conséquemment, l’enfant pourrait présenter une déficience du langage oral et des troubles psycho-affectifs qui se manifesteraient par l’isolement ou des troubles de comportement.
Traiter la surdité chez l’enfant
Le traitement diffère selon la cause, l’importance et le type de surdité. La surdité de transmission ou perte conductive touche l’oreille externe et moyenne (le conduit auditif, le tympan et les osselets) et se traite facilement par une chirurgie. La cause la plus fréquente est l’otite moyenne avec effusion. La perte d’audition n’est pas totale et l’audition de la parole est encore bonne mais les sons sont perçus moins fortement.
Le liquide dans l’oreille moyenne contrevient à la transmission adéquate des sons et cause une surdité. En plaçant un tube de drainage dans le tympan, l’audition devrait revenir à la normale. Un test d’audition est refait après le traitement pour vérifier que le nerf n’est pas affecté.
Lorsque la surdité conductive est reliée à une malformation des osselets de l’oreille, le traitement consiste alors à l’installation de prothèses ossiculaires appropriées. Finalement, dans le cas d’une perforation du tympan, une tympanoplastie est pratiquée. La procédure consiste à refermer la perforation du tympan en y greffant un morceau de membrane.
En ce qui a trait à la surdité de perception ou perte neurosensorielle, l’affection touche la cochlée ou le nerf auditif. Ce type de surdité nécessite souvent des appareils auditifs; et une prothèse devra être installée chez l’enfant le plus tôt possible afin qu’on stimule son système auditif durant cette période cruciale d’acquisition du langage.
Les enfants présentant une surdité profonde sans appareillage auditif peuvent obtenir des implants cochléaires. Ce type d’implant permet une correction de la surdité grâce à des électrodes insérées dans la cochlée qui s’articulent avec les premières terminaisons du nerf auditif. Ces électrodes connectent à un récepteur situé sous la peau, derrière l’oreille. Il importe de prévoir une rééducation longue et rigoureuse car le message sonore perçu reste très particulier.
Pour ce qui est des résultats, la surdité dite purement conductive a un excellent pronostic post traitement. En général le problème est entièrement réversible, surtout après l’insertion de tubes de ventilation suite à une otite séreuse. En ce qui concerne la surdité neurosensorielle, il est possible d’améliorer l’audition par l’appareillage. La clef du succès demeure l’amplification par une utilisation précoce. Ainsi, un bébé à qui on a dépisté très tôt une surdité, pourra profiter d’une prothèse auditive (amplifiant les sons) qui, associée à une rééducation couplée (orthophoniste et implication parentale), lui permettra d’acquérir un langage adéquat dans la majorité des cas.
Il existe évidemment des circonstances aggravantes telles un enfant avec des troubles cognitifs ou neurologiques, des problèmes de développement ou de comportements qui affectent directement le taux de succès de toute réhabilitation ou traitement auditif. La prise en charge multidisciplinaire dans un centre de réadaptation potentialisera les capacités fonctionnelles de ces patients.
Surdité subite
LA SURDITÉ SUBITE: UNE URGENCE MÉDICALE
RÉSUMÉ – La surdité subite se définit comme la perte d’audition d’une oreille qui survient subitement en moins de 3 jours. – Elle est parfois accompagnée de sensation de plénitude et d’acouphène. – Il est primordial d’obtenir un examen médical afin d’éliminer toute autre cause de surdité et d’être rapidement orienté en ORL pour une évaluation complète otologique et le début d’un traitement approprié. – Il est reconnu que plus rapide est le délai entre le début de la surdité subite et le début du traitement, meilleur est le pronostic et la récupération de l’audition. |
MISE EN SITUATION
Vous vous levez un matin. Vous entendez un bruit intense dans votre oreille, accompagné d’une sensation de lourdeur et d’une baisse de votre audition. Vous pouvez être atteint d’une surdité subite. Vous devez rapidement consulter un médecin!
INTRODUCTION
Une baisse d’audition rapide est une urgence de consultation médicale. Un examen otologique (examen du conduit auditif et du tympan) doit être fait rapidement par un médecin afin d’établir un diagnostic. Un traitement approprié et/ou l’orientation vers un médecin spécialiste en Oto-Rhino-laryngologie et chirurgie cervico-faciale devra être initié.
La surdité subite neuro-sensorielle affecte annuellement près de 5 à 20 personnes par tranche de 100 000 de population, soit près de 4000 nouveaux cas par année aux USA.
Elle affecte autant les hommes que les femmes, mais très rarement les enfants.
DIAGNOSTIC
On définit la surdité subite comme étant une baisse d’audition rapide dans un délai de 72 heures ou moins. Elle affecte habituellement une seule oreille. Elle peut être accompagnée d’une sensation d’oreille pleine (dite « plénitude ») et de l’apparition d’un nouvel acouphène, soit un bourdonnement ou un sifflement dans l’oreille affectée. On rapporte que 30% à 40% des surdités subites se présentent accompagnées d’un vertige. Parfois, des maux de tête ou plus rarement une paralysie faciale et des lésions cutanées à l’oreille pourront se manifester. L’histoire d’un traumatisme physique ou sonore, d’une chirurgie à l’oreille ou d’événement antérieur de variation de l’audition seront des points importants à préciser. La surdité subite bilatérale est rarissime.
L’examen pourra éliminer la présence d’un bouchon de cérumen ou la présence d’un corps étranger dans le conduit auditif. En tel cas, le nettoyage de ce dernier corrigera la situation et l’audition sera rétablie. Une perforation accidentelle du tympan due à l’utilisation d’un coton tige (Q-Tips) ainsi que la présence d’une otite externe peuvent aussi être visualisées et traitées. Le diagnostic d’une otite séreuse secondaire à un rhume ou à une allergie (rhume des foins) pourra également être porté. Toutes ces causes sont appelées surdité de conduction et sont très souvent temporaires.
La surdité subite du nerf auditif est généralement due à une infection virale de l’oreille interne. Elle peut être permanente ou transitoire. Elle survient le plus souvent de façon spontanée. Elle peut aussi être d’origine vasculaire ou immunologique. Il est souvent difficile d’affirmer avec certitude la raison de sa présence.
Cependant, il est parfois possible d’associer la surdité subite à une fracture du crâne, à un traumatisme sonore subit (explosion, coup de fusil ou après un spectacle rock), à un barotraumatisme (plongée sous-marine ou lors d’un vol d’avion avec présence d’une otite mal guérie), à une complication de chirurgie de l’oreille moyenne (remplacement des osselets ou exérèse d’un cholestéatome), à une maladie de Ménière ou à la présence d’une tumeur bénigne du nerf auditif (neurinome acoustique).
En général, le médecin de famille ou l’urgentologue consulté vous référera en urgence à un ORL, médecin spécialiste de l’audition. Ce dernier pourra compléter l’examen otologique à l’aide d’un microscope et d’un diapason. Cet examen aidera à différencier la surdité subite neurosensorielle de la surdité dite de conduction. Par la suite, l’ORL demandera une évaluation de votre audition par l’obtention d’un audiogramme. Cet examen consiste à établir de façon précise votre niveau d’audition dans chaque oreille. On parlera de surdité subite si on retrouve une perte d’audition de 30dB dans trois fréquences consécutives de l’oreille affectée.
L’ORL pourra dans certains cas demander une résonance magnétique des conduits auditifs internes. Cet examen de radiologie est très rarement fait en urgence.
TRAITEMENT
Selon les recommandations de l’American Academy of Otolaryngology-Head and Neck Surgery Fondation (AAO-HNSF), le seul traitement reconnu et ayant démontré un avantage à son utilisation dans la surdité subite est la corticothérapie. Ce médicament (cortisone) pourra être administré en comprimés ou par injection dans l’oreille moyenne pour une durée de traitement de 7 à 21 jours.
Malgré tout, on doit garder en mémoire qu’un certain nombre de patients pourra récupérer spontanément d’une surdité subite.
PRONOSTIC
Les facteurs suivants influenceront la récupération de la surdité subite:
1. Délai: il est reconnu que plus le patient consulte rapidement, plus grandes sont ses chances d’une meilleure guérison.
2. Sévérité: Il est reconnu que plus la surdité est sévère, moins bon est le pronostic.
3. Courbe de l’audiogramme: il est reconnu que le pronostic est meilleur si la surdité prédomine sur les basses fréquences (sons graves).
4. Symptômes associés: si on exclut la plénitude et l’acouphène, la présence de vertige ou d’autres symptômes est plutôt signe de mauvais pronostic.
5. Antécédents: un âge avancé, le diabète, la prise de médicaments dits ototoxiques ainsi que les maladies cardio-vasculaires sont considérés comme des facteurs aggravants.
ÉVOLUTION
L’ORL pourra confirmer l’atteinte permanente de surdité seulement après avoir effectué un audiogramme six mois après la pose du diagnostic de surdité subite.
Bon nombre de patients connaîtra une récupération totale ou partielle de l’audition.
Cependant, même si l’audition s’améliore, un acouphène persistant peut demeurer.
Si malheureusement une surdité permanente persiste, séquelle de la surdité subite, une prothèse auditive pourra être prescrite par votre ORL. Une orientation en réadaptation auditive pourra également être une avenue le cas échéant.
CONCLUSION
La surdité subite est une urgence médicale.
C’est une maladie à connaître et à reconnaître rapidement.
Consultez un médecin sans délai pour une meilleure prise en charge.